Tout ce qui trompe l’œil m’amuse. C’est un plaisir d’enfant. Ainsi des anamorphoses, des bien nommés trompe-l’œil, des dioramas, des paréïdolies… C’est l’œil magique. Une façon d’enchanter le monde qui remonte très profondément dans notre désir de jouer avec la réalité. Percevoir n’est pas voir en effet. Entre les deux, une vaste gamme d’altérations, manipulations, interventions qui accusent la différence. Aussi les illusionnistes, les philosophes et les artistes, les peintres en particulier, mais aussi les cinéastes, sont-ils particulièrement au fait de cette dimension optique de la réalité. Après tout, le fait que Fritz Lang, que John Ford, que Raoul Walsh, que Nicholas Ray aient été borgnes, a sans aucun doute pesé sur leur manière de regarder et traduire le monde visible en film. Avec ce décalage perceptif propre au regard du cyclope…
Uta Barth: Uta Barth – In the light and shadow of Morandi
Florence Briat-Soulié, The Gaze of a Parisienne, July 19, 2021